Incontournable
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En début de visite ou après avoir fait le tour du chemin de ronde, découvrez la tour de Constance, la construction la plus emblématique d’Aigues-Mortes. Ne quittez pas le monument sans avoir visité les deux salles, la coursière et être monté sur sa terrasse !
La tour de Constance est construite entre 1240 et 1248 par Louis IX. Volume cylindrique de 22 mètres de large par 37 mètres au sommet du phare, la tour dispose de deux accès, au nord côté campagne, au sud vers le château. Entourée à l’origine d’une douve annulaire enjambée par deux ponts, elle protégeait l’accès au château du roi, incendié en 1421. La tour comporte quatre niveaux desservis par un escalier à vis.
Le plan de la tour est parfaitement cylindrique. Il faut savoir que depuis le règne de Philippe-Auguste, seuls les rois de France s’autorisent ce plan pour leurs tours maîtresses. Les autres seigneurs sont contraints d’adopter des plans carrés, rectangulaires ou en fer à cheval.
Installée sur le littoral, la tour affirme la présence du pouvoir royal sur cette terre et marque l’entrée du royaume de France.
Le cul-de-basse-fosse ne dispose pas d’escalier d’accès. Il communique avec la salle basse par l’ouverture au centre de la pièce ; on devait y accéder au moyen d’une échelle. Il pouvait servir au stockage des provisions de bouche, des armes et du bois nécessaire à l'alimentation du phare, permettant ainsi de résister pendant un long siège.
La salle basse de plan circulaire est couverte d’une voûte à douze quartiers d’ogives sur chapiteaux délicatement sculptés, portés par des colonnettes polygonales. Selon le même principe que le cul de basse fosse, la clé annulaire sur laquelle reposent les arcs communique avec la salle au-dessus.
Les murs de 6 mètres d’épaisseur, percés de deux accès, comportent quatre archères de tir, le puits, un four et l’escalier à vis desservant les étages, laissant ainsi l’ensemble du volume parfaitement dégagé.
L’installation de la cheminée date de 1868. Un ascenseur moderne a été installé dans l’épaisseur du mur : il permet l’accès à la terrasse.
Les entrées Nord et Sud de la salle basse sont protégées par des portails et des herses qui délimitent le volume des assommoirs. Ceux-ci sont commandés par des soldats depuis la coursière .
La coursière est logée dans l'épaisseur du mur au sommet de la salle basse, et donne par les onze baies une vue périmétrique permettant la défense de la totalité de la salle. Au nord et au sud se trouvent les deux assommoirs ouvrant sur la salle basse qui permettent de contrôler les accès à la tour.
La salle haute présente de grandes similitudes architecturales avec la salle basse. On y accède par un vestibule délicatement décoré, sur les murs duquel on distingue des graffitis de bateaux. Pendant les guerres de Religion, la tour devient prison des protestants.
Le vestibule était le lieu de stationnement d'un garde qui contrôlait l'accès à la salle haute. Sur les murs de cette salle ont été représentés des navires qui fréquentaient alors le port d'Aigues-Mortes. On peut distinguer une galée ainsi que deux nefs aux voiles latines.
Sur la margelle de l'oculus de la salle haute figure un graffiti célèbre dans le monde entier, REGISTER (résister en occitan), sorte d'injonction qu'aurait gravé dans la pierre Marie Durand, figure marquante du protestantisme, se dressant contre l'intolérance royale pour soutenir la résistance de ses compagnes d'infortune.
D'autres graffitis huguenots sont lisibles sur la voûte de la chambre de tir. Les noms protestants sont précédés d'un W majuscule.
La terrasse de la tour culmine à 26 mètres, dominant le grand paysage. Le parapet a été remanié vers la fin du XVIe siècle pour accueillir quatre embrasures à canon.
Le volume cylindrique du phare comporte un escalier à vis conduisant à une coursive annulaire. La plateforme supérieure est surmontée d’une lanterne métallique, sorte de cage cylindrique à couverture conique dans laquelle brûlait le feu. Des lames de corne transparentes étaient fixées aux barreaux de la cage.
Il était alimenté en permanence par un feu, signalant le port aux navires depuis la mer, de jour comme de nuit. Les fagots de bois étaient hissés par les oculi jusqu'à la terrasse pour être ensuite acheminés sur la sole du foyer.
Une fois sur la terrasse, vous pourrez admirer la vue exceptionnelle sur la ville, les remparts, mais aussi les canaux, les salins, l’architecture de la grande motte, le Pic Saint Loup...